Toute la planète Tech s'est retrouvée à Lisbonne pour une nouvelle édition du Web Summit ."The place to be" pour tous les géants du secteur (Amazon, Microsoft, Huawei, Wikipédia, Commission Européenne) qui célèbrent la messe du Web et pour toutes start-up qui veut s'inspirer, comprendre, grandir à l'international.
Alors qu’en 2019, le Web Summit était focalisé sur les datas et leur sécurisation, cette année on dirait bien que le sujet n’est plus le « comment » mais le « pour quoi faire », autrement dit comment exploiter au mieux ces informations, ces données pour faire un immense bond dans l’ultra-assistance, service, accessibilité et personnalisation de l’offre.
Notre aventure au travers des allées bondées et des scènes multicolores de la plus grande conférence Tech au monde, nous a une fois encore donné la chance d’assister à des moments et des rencontres insolites, des discours poignants et des annonces chocs dont ressortent nettement plusieurs sujets phares : l’IA, l’individualisation et la personnalisation d’une expérience utilisateur, AGI (interconnexion des données), l’éthique et la différenciation des entreprises.
« La meilleure conférence sur la technologie de la planète », Forbes
L'Intelligence Artificielle
Un terme utilisé depuis quelques années et qui s’est maintenant démocratisé voir décliné sous tous les auspices, quitte à se voir parfois sévèrement dénaturé.
Une technologie qui peut effrayer et laisser espérer de belles utilisations, comme le dit Brad Smith : "Un balai peut être utilisé à bon escient pour nettoyer ou à mauvais escient pour frapper quelqu’un avec, c’est également le cas de l’IA". Il y a quelques années, toutes les entreprises se disputaient pour récupérer de la data de leurs utilisateurs, maintenant ces mêmes entreprises se battent pour savoir avec quel prisme elles vont pouvoir utiliser ces datas. Quelle va être la meilleure segmentation possible pour offrir à l’utilisateur une expérience nouvelle, engageante et stimulante ?
Deux cas d’usage de cette IA :
- Une brosse à dents connectée capable de détecter si le patient possède des caries, et de prendre en parallèle un rendez-vous chez le dentiste s’il détecte une carie. Ces mêmes données pourraient également être utilisées par son assureur pour lui augmenter sa cotisation car il est potentiellement “à risque” niveau dentaire.
- Une collection massive de datas : géolocalisation des bateaux de pêche, identification des bateaux, quadrillage des zones de pêche, des licences de pêche, le tout opéré entre une start-up (à but non lucratif) et des gouvernements pour créer une solution qui permet d’indiquer aux cellules gouvernementales si un bateau est suspect et ainsi réguler la pêche et ses dérives.
L'individualisation et la personnalisation
En 1950, l’individu et sa place dans la société était défini par son métier, en 2010, il était défini par ce qu’il achetait donc par son pouvoir d’achat, maintenant il est défini par ce qu’il aime (l’humour, les vêtements, le sport, l’environnement, etc.). L’expérience est donc tournée vers ses goûts, ce qu’il aime, on vise l’ultra-personnalisation.
Les entreprises se lancent sur un nouveau créneau où effectivement l’expérience est la plus unique possible mais elle doit également contribuer à l’élévation personnelle de l’individu et lui permettre en l’influençant et le conseillant le plus possible de retirer un gain (de temps, d’argent, de savoirs etc.) pour lui et pour l’entreprise avec un engagement constant.
Une banque a créé pour ses utilisateurs une technologie qui indique à chaque personne leur « Reste à Vivre » à la fin du mois et s’il investissait par exemple 80% de ce RAV (avec un curseur) sur un livret X au bout de Y années, il obtiendrait Z € sur son compte. Aucune publicité ni mail, ni courrier, ni notification ne sont envoyées à la personne mais cette simple bannière leur permet de générer des souscriptions supplémentaires.
L'éthique et la différenciation
L’individu a une place importante et doit être au centre de toute expérience digitale. Ce même individu est par extension intégré dans une société, et le système de pensée actuel s’oriente entre autres vers le bien-être et les loisirs qui permettent de contribuer de manière bienveillante et engagée à l’amélioration de la société en amenant sur le devant de la scène des sujets sociétaux forts : la diversité (sexe, religion, âge), l’inclusion, le handicap, l’environnement, l’éducation (l’accès à celle-ci, comment l’améliorer), la santé (alimentation, physique et mentale, les maladies).
Ce système de pensée est maintenant présent dans toutes les sociétés et il impacte les prises de décisions des entreprises.
Si l’on traduit ce phénomène de manière économique : prenons un prestataire digital learning My-Serious-Game et un autre prestataire nommé A, ce qui va faire la différence dans la sélection du prestataire par le client va être dans un premier temps la solution proposée. A solutions quasi identiques (niveau de compétences, technologies, prix, réactivité, etc), ce qui peut et qui va influer la décision finale de recourir à tel ou tel prestataire va être ce qui ressort de sa politique interne et externe.
A-t-elle une identité forte ? Est-elle positionnée sur des sujets de société, même de manière indirecte sur un recrutement diversifié ? Mène-t-elle par exemple une démarche de green IT ? A-t-elle œuvré pour une association caritative ?
Focus "Learning & Tech"
La Réalité Augmentée se démocratise et s’installe au cœur des entreprises comme un outil directement exploitable en situation professionnelle.
Les must de l'innovation techno-pédagogique :
- La conférence tenue par Unity, présentait entre autres très justement les possibilités améliorées de leurs environnements AR et VR : « Aujourd'hui beaucoup de ce qui était animé en 2D va pouvoir être réalisé en 3D, pratiquement au même coût. Tout ce qui était en pré-calculé va pouvoir passer en temps réel. » Clive Downie - CMO, Unity Technologies
- La tribune du New-York Times sur « Comment faire un bon storytelling ? » nous a livré une vision très ambitieuse de ces projets : « Nous avons toujours comme principal objectif de plonger le lecteur ou visionneur dans un rôle d'acteur dans l'histoire, plus que s'identifier, il doit adhérer à l'histoire et sentir qu'après le visionnage, il peut agir sur son monde et appliquer la morale transmise. » Graham McDonnell - International Creative Director, The New York Times
- La conférence de Chase portait sur le feedback utilisateur et la bonne manière de marketer un outil/un produit/une info/un concept en se servant des nouvelles technologies et en créant du sens : « Aujourd'hui, l'IA nous démontre que l'information ne doit pas être directe en terme de vente marketing, pour marketer vos idées, plongez votre utilisateur dans la valeur ajoutée de manière indirecte, racontez lui une histoire pas simplement pour faire wow, mais expliquez lui avec des valeurs qui feront écho aux siennes. » Kristin Lemkau CMO - JPMorgan Chase
Le géant Amazon s’est exprimé sur l’IA « comment peut-on par exemple utiliser une IA comme Alexa en l'intégrant de manière libre à n'importe quel outil du monde de l'IOT ? » (enceinte écho bien sûr, mais aussi sonnette de porte, smartphones, caméras de sécurité, bracelets connectés etc). Rassurez-vous tout de suite ! Vos données vous appartiennent, et elles doivent être sécurisées (#merciRGPD). Mais désormais, c'est à l'utilisateur de choisir quelle donnée il souhaite transmettre à quel outil.
Comme un écho à ces projections, beaucoup de start-up présentes au Web Summit exposaient des plateformes qui permettent l'interconnexion des différents nuages de données pour offrir à l'utilisateur une expérience « smooth & seamless ».
Concrètement, vous arrivez dans une nouvelle ville en voyage, à l'aéroport, vous avez déjà téléchargé une appli qui récolte vos données (biométrie, trajets, position GPS, préférences, profil professionnel, profil personnel, lien social network, etc).
Dans les boutiques de l'aéroport, vous aurez accès à des suggestions personnalisées, un paiement facilité, vous arrivez ensuite au Web Summit, on vous propose des suggestions directes de conférences à ne pas manquer, et une organisation automatique de votre agenda en fonction de ces dernières, de vos rendez-vous, etc.
Plus tard dans la journée, l'IA vous propose de commander votre nourriture à votre place ; vous revenez chez vous, l'IA vous a déjà compilé un montage vidéo/photo reporting de votre expérience sur place, etc...
Loin du cliché d’une automatisation à outrance, la promesse est ici d’offrir la possibilité aux individus de se concentrer non pas sur la "sélection" mais sur l'affinage. Un autre argument consiste à s’attaquer au nombre grandissant (et trop important) d'informations à traiter, à cette fameuse « surcharge cognitive », dorénavant l’expérience « smooth & seamless » nous invite à reposer nos cerveaux. Alors, ça vous tente l’interconnexion de vos données ?
D’un point de vue marché, on peut s’attendre à des fusions de grandes ampleurs entre les leaders de chaque secteur où l’IA a sa place... banque, e-commerce, assurance, livraison etc. Ainsi le consommateur pourra réaliser l’ensemble de ses commandes, par une seule porte d’entrée tout en lui offrant un service ultra-personnalisé (grâce à la collecte permanente de ses datas).
Le podcast
Cette année, c’est Ludovic Paton, Key Account Manager de My-Serious-Game, qui s’est rendu au Web Summit de Lisbonne pour dénicher les dernières innovations technologiques au service de la formation : "Intelligence Artificielle Généralisée", data, différenciation et individu, on vous dit tout dans ce nouvel épisode des Digital Learning Makers !